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I38                       LA COZONAISA

pourquoi de sa préférence. S'adressant aux femmes, il leur
disait sans façon :
                  Vous n'êtes pas toujours belles,
                 Mais le vin est toujours bon !

                                 *
                                * -:
                                   ;-

   Comme pour les poèmes du moyen âge, laborieuse-
ment reconstruits par les érudits d'après des manuscrits
divers, j'ai constitué une édition « critique » d'après deux
leçons. La première comprend douze couplets. Elle a été
recueillie en 1864 par mon ami Pétrus Violette, sieur des
Guénardes, alors qu'il faisait reconstruire la maison forte
des Guénardes, à Coigny en Beaujolais. Il la transcrivit,
ainsi que la traduction, sous la dictée du tailleur de pierres
Feuillet, qui travaillait à la dite maison. La chanson était
connue de Mami Marmet, qui a tenu longtemps les bêches,
depuis tenues par son gendre, Germain, et qui ont péri si
malheureusement au printemps de 1889. Mami avait promis
au sieur des Guénardes de la lui chanter, et celui-ci en
devait noter la musique. Mais sur ces entrefaites, Mami
mourut. Si quelqu'un connaît l'air de cette chanson, le sieur
des Guénardes lui serait reconnaissant d'aller la lui chante1"
aux Guénardes un beau jour d'été. Nous désignerons cette
version par A.
   La seconde version est celle de Bernard, dit le sorcier,
journalier et rhabilleur à Couzon. Elle a été écrite sous sa
dictée par Comperou, maître maçon au dit Couzon. Mon
ami Joannès Mollasson, dessinandier pour la bâtisse, l'a
recueillie de Comperou, qui en a aussi donné la traduction.
Nous la désignerons parB. Elle ne comprend que dix cou-
plets, dont l'ordre n'est pas exactement celui de la version