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                      LE BARON RAVERAT                      431
L'auteur qui commençait à aborder les études purement
archéologiques, avait dépouillé cette deuxième édition de
toutes les fantaisies scientifiques dont il avait alourdi la
première.

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   Ceci nous conduit à la dernière partie de son oeuvre,
celle qu'il affectionnait comme un enfant de sa vieillesse. Il
est difficile d'en parler sans éveiller quelques sourires. Un
écrivain, fût-il baron, ne peut donner que ce qu'il a. Or,
les recherches historiques et archéologiques réclament de
ceux qui veulent s'y livrer avec succès, de fortes études
littéraires et un peu de flair. Le baron Raverat n'avait reçu
ni l'un ni l'autre.
    Notre vieux Lyon recueillit, cependant, un succès d'es-
time. C'est que, dans cet ouvrage, procédant à la façon du
touriste, l'auteur se borne à explorer minutieusement les
quartiers de la rive droite de la Saône et à les décrire, en
empruntant ses documents aux écrivains antérieurs. Il ne
demande rien à son propre fonds, et le livre s'en trouve
bien.
   Le cher et digne baron ne serait certainement guère à
l'aise s'il nous entendait ainsi disséquer son oeuvre, lui qui
était si fier de sa personnalité, de son titre de baron dont
chacun le saluait dans la rue, de ses travaux.
    Et il avait quelque raison d'en être fier ; car, bien que sa
science ne fût pas toujours très savante ni sa littérature très
littéraire, il avait conquis ce que le savoir et le style donnent
rarement : la popularité.
    Aussi les critiques un peu vertes qu'il dut subir plus
d'une fois lui étaient fort sensibles. Un de ses travers était
de présenter, comme étant siennes, des opinions recueillies