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428 LE BARON RAVERAT et de son « brave père », ses blessures, ses hauts faits, cela est tout naturel. Mais nous ne pouvons nous défendre d'un sourire, lorsque nous lisons que, si la fameuse 57e demi-brigade, la Terrible ST im n m n'arrête, fut célèbre entre tous les régiments de l'empire, c'est qu'elle fut en majeure partie composée de Dauphinois. Certains passages ne sont pas sans mérite ; il y a de jolis tableaux, peut-être un peu longs de forme et lourds d'allures, mais où tout est complet. L'auteur n'a certainement pas l'élégance de Saintine ; il n'a pas, comme l'auteur de Picciola, pressenti les conséquences politiques de l'occupation de la Lombardie et du Piémont. Non, mais en revanche, il nous a donné de curieux détails sur l'armée et sa vie en campagne. « Surnommés guenillards ou affamés, vêtus en toute « saison d'un mauvais pantalon de toile rayée, d'un habit « bleu rapiécé avec des morceaux de différentes couleurs, « ces malheureux volontaires se voyaient quelquefois « réduits à remplacer le chapeau perdu ou avarié par un « vieux mouchoir roulé autour de la tête. Les plus favorisés « avaient des souliers, mais la plupart avaient les pieds « enveloppés de tresses de paille, de morceaux de feutre, ou « de vieux chiffons. Leurs larges guêtres, à défaut de bou- « tons, étaient fixées autour des jambes par des cordes; et « de misérables lambeaux de linge remplaçaient les che- « mises. « Ajoutez à cela la maigreur résultant de tant de fatigues « et de privations, un teint hâlé, une barbe inculte, une « chevelure longue et malpropre, dont une partie était « nouée en queue derrière la tête, tandis que l'autre retom- « bait sur les faces en oreilles de chien, suivant l'expression