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    i88                        LES AQUEDUCS

    il résulte que le monument des Tourillons n'a presque pas
    subi de changement depuis 1599.
        Sur cette carte, sorte d'image, qui indique l'enfance de
    l'art graphique, on voit les deux grandes piles, les mêmes
    qui sont encore debout aujourd'hui. Celle à l'est, la plus
    haute à cette époque, de même qu'elle l'est encore actuel-
    lement, porte au sommet, la moitié d'un arc de voûte se
    dirigeant vers l'est; cet arc a disparu depuis, mais à part ce
    morceau de voûte qui n'existe plus, l'ensemble n'a pas
    changé. La grande pile ouest paraît indiquer dans la direc-
    tion ouest, une pente au sommet, conforme à celle voulue
    pour un rampant d'aqueduc. Ensuite, à l'ouest, on voit la
    base arasée d'une pile ; à l'est de la grande pile, rien n'est
    indiqué et le terrain est nu. Cependant, de nos jours, on
    voit encore la base de piles de même qu'on les voit côté
    ouest (1).
        Dès 1871, après l'année terrible, nous avons repris notre
    étude sur les aqueducs et notamment celle du Tourillon de
    Craponne, notre conviction fut bientôt établie et le monu-
    ment restitué. Pour nous, c'était une ventouse entre deux
    siphons, mais notre opinion n'était pas partagée par les
    amis qui nous accompagnaient. En 1874, nous reprenons à
    nouveau notre étude sur l'aqueduc de l'Yzeron, nous
    cherchons, mais en vain, les réservoirs de chasse et de fuite,
     qui devaient, l'un précéder et l'autre terminer les deux



       (1) M. Desvignes-Chollet et son beau-père, ont démoli la fondation
    déjà depuis longtemps arasée jusqu'au sol, d'une des grandes piles
    côté est; ils ont trouvé dans le dessous des fondements, sur le sol, ainsi
/   que nous l'avons vu nous-même, à la Chaux et à Vaugneray, les
    moellons piqués debout, et non couchés à plat ainsi que cela se fait de
    nos jours.