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POÉSIE Etourdiment, la blanche fleur S'abaissa jusque vers la terre, Et but longtemps, longtemps... Sa sœur Fut plus énergique et plus fière, Et toujours le ciel regardait... La nuit y semait les étoiles, El la rosée en descendait... Enfin l'aube écarta les voiles. Les rayons du soleil levant, Eclairant les deux fleurs jumelles, Montrèrent le sort différent, Ou avait subi chacune d'elles : L'une, plus fraîche encor, brillait Par l'onde du ciel rajeunie, L'autre sur la terre gisait, Couverte de boue etflétrie! Mon cœur, garde le souvenir De la leçon quelles te donnent ; Certaines sources font mourir, Certains breuvages empoisonnent. Parfois sous un vent desséchant, L'eau de la terre attire, enivre, Mais avec elle seulement, Comme la fleur, tu ne peux vivre. Pour conserver beauté, fraîcheur, Et sentir ta soif apaisée, Regarde en haut toujours, mon cœur, El du ciel attends la rosée ! Alix d e BÈRANGEO.V.