page suivante »
426 LE BARON RAVERAT tant qu'à lui-même, à ses propres yeux. A l'écouter, il aurait inventé Allemand et Gabillot. Mais c'était, en somme, un laborieux, dans le grand sens du mot ; sa peine, ses démarches, ses recherches, rien ne lui coûtait, et le piéton, pas plus que l'écrivain, n'était fatigable. * ** La Notice biographique sur la vie militaire du baron Raverat, de la Noblesse Impériale, etc. (Lyon-Paris 185 5), fut le début littéraire de notre auteur, qui, jusqu'alors placé à la tête d'un cabinet de dessin, avait uniquement manié le crayon. Une certaine fermeté dé ton, l'ordonnance serrée du récit, nous avait fait conjecturer que d'autres essais avaient pu précéder ce premier ouvrage. Mais, jusqu'à nouvelle information, nous devons tenir la date à 'octobre 1854, pour le commencement de la longue suite des productions de notre auteur. Il avait alors quarante-deux ans. L'heure était bonne pour une entreprise de ce genre et, si la piété filiale en avait inspiré l'idée, l'exécution pouvait n'être pas sans profit pour l'auteur ; ce n'était, en effet, un mystère pour personne, que le nouvel empereur cherchait à faire revivre toutes les traditions du premier empire, et Achille Raverat se trouvait désigné pour relever le titre de baron et, si possible, recueillir le majorât y attaché. Tout parlait alors de la Grande-Armée, de l'-empereur et de sa gloire : le théâtre, la chanson, la peinture. Aussi, grâce à ce mouvement populaire, le livre fut-il bien: accueilli, et il assura à son auteur un honnête début. Les qualités y sont nombreuses, le style en est clair ; l'idée y est fermement suivie, sans défaillance d'un bout à l'autre ; si le récit s'arrête, c'est simplement pour mettre en