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tribut d'éloges mérités à l'ingénieur Eiffel. Il nous est impossible de le
suivre dans cette vertigineuse énumération des chefs-d'œuvre du génie
civil, c'est plus qu'un brillant discours académique, c'est un recueil de
documents précieux, un vade-mecum de voyageur désireux de s'ins-
truire, une mine d'appréciations aussi ingénieuses que précises. Chose
curieuse 1 M. Gobin a terminé par un vœu presque semblable à l'appel
de son confrère, M. Léger. Partout, dans nos constructions, a-t-il dit,
l'acier tend à dominer, il recouvre nos vaisseaux, il envahit nos canons
et même nos fortifications. Ces masses de fer serviront-elles un jour à
fabriquer des outils, des rails et des machines ? Espérons-le, mais en
souhaitant que cette transformation suive, non pas un appauvrissement
de la production, mais un état de civilisation qui rende inutile la
défense de nos frontières et permette de faire converger vers le bien-
être de l'homme et la prospérité publique toutes les forces vives de
l'humanité.
                                                    J.-F. BONNEL.


   Séance du 22 avril 1S90.—Présidence de M. Morin-Pons.—Hommages
faits à l'Académie : i° Notes sur le Salon, par M. de Cazenove ;
 2° Lettres Sur l'Exposition, par M. Léon Malo ; 30 Les Incunables de la
Bibliothèque, par M. A. Vingtrinier ; 4° Tome XX et XXIe de la Revue
des Religions ; 5° Deux années de présidence à V Académie des sciences morales
et politiques par M. F. Bouillier. — M. Berlioux communique une intro-
duction à Y Etude du pays Danois ou la Celtique du Nord. Le séjour que
les Celtes ont fait dans le Danemark, a exercé une grande influence
sur les peuples gaulois. Aucun autre pays n'est plus riche en dolmens
et en tumulus. Le tumulus de Jellinge, en Jutland, présente notamment
cette particularité curieuse qu'une inscription runique en fixe la date au
IXe siècle. Abordant ensuite la nomenclature des rivières, l'orateur
fait observer que toutes celles de la Norwège sont des Elfi, nom dont la
forme se retrouve dans YAlphée des Grecs, YAlbula de l'Italie, et l'Elbe
de la Germanie. Toutes celles du Danemark, au contraire, sont des
Aas. Les Aas forment une longue ligne ininterrompue qui s'étend de
la Grande-Bretagne à la Courlande ; ils marquent le domaine septen-
trional de Celtes. M. Berlioux signale ensuite le passage des adorateurs
d'Odin, qui ont traversé la Scandinavie, à une époque relativement
récente, en portant leur culte chez les Anglo-Saxons, passés à une
époque ultérieure en Grande-Bretagne, ce que nous révèle notamment