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SOCIÉTÉS SAVANTES 36l tribut d'éloges mérités à l'ingénieur Eiffel. Il nous est impossible de le suivre dans cette vertigineuse énumération des chefs-d'œuvre du génie civil, c'est plus qu'un brillant discours académique, c'est un recueil de documents précieux, un vade-mecum de voyageur désireux de s'ins- truire, une mine d'appréciations aussi ingénieuses que précises. Chose curieuse 1 M. Gobin a terminé par un vœu presque semblable à l'appel de son confrère, M. Léger. Partout, dans nos constructions, a-t-il dit, l'acier tend à dominer, il recouvre nos vaisseaux, il envahit nos canons et même nos fortifications. Ces masses de fer serviront-elles un jour à fabriquer des outils, des rails et des machines ? Espérons-le, mais en souhaitant que cette transformation suive, non pas un appauvrissement de la production, mais un état de civilisation qui rende inutile la défense de nos frontières et permette de faire converger vers le bien- être de l'homme et la prospérité publique toutes les forces vives de l'humanité. J.-F. BONNEL. Séance du 22 avril 1S90.—Présidence de M. Morin-Pons.—Hommages faits à l'Académie : i° Notes sur le Salon, par M. de Cazenove ; 2° Lettres Sur l'Exposition, par M. Léon Malo ; 30 Les Incunables de la Bibliothèque, par M. A. Vingtrinier ; 4° Tome XX et XXIe de la Revue des Religions ; 5° Deux années de présidence à V Académie des sciences morales et politiques par M. F. Bouillier. — M. Berlioux communique une intro- duction à Y Etude du pays Danois ou la Celtique du Nord. Le séjour que les Celtes ont fait dans le Danemark, a exercé une grande influence sur les peuples gaulois. Aucun autre pays n'est plus riche en dolmens et en tumulus. Le tumulus de Jellinge, en Jutland, présente notamment cette particularité curieuse qu'une inscription runique en fixe la date au IXe siècle. Abordant ensuite la nomenclature des rivières, l'orateur fait observer que toutes celles de la Norwège sont des Elfi, nom dont la forme se retrouve dans YAlphée des Grecs, YAlbula de l'Italie, et l'Elbe de la Germanie. Toutes celles du Danemark, au contraire, sont des Aas. Les Aas forment une longue ligne ininterrompue qui s'étend de la Grande-Bretagne à la Courlande ; ils marquent le domaine septen- trional de Celtes. M. Berlioux signale ensuite le passage des adorateurs d'Odin, qui ont traversé la Scandinavie, à une époque relativement récente, en portant leur culte chez les Anglo-Saxons, passés à une époque ultérieure en Grande-Bretagne, ce que nous révèle notamment