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346 CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS romain représente à Chazay, sur l'unique porte qui reste, un valeureux chevalier des temps passés. Mais si ce monu- ment est peu digne du héros, il empêche au moins l'oubli de faire ses ravages dans la mémoire des hommes, et les habitants de Chazay se montrent toujours fiers de l'illus- tration que le Baboin a jetée sur leur cité. D'ailleurs une partie des biens légués par lui existe encore et constitue la part du pauvre que distribue maintenant le bureau de bienfaisance. La fête du Baboin ne se célèbre plus chaque année, mais seulement de distance en distance dans les temps de pros- périté et d'abondance. La dernière fête de ce genre s'est faite en octobre 1884, toute la population des villages envi- ronnants y accourut, et l'on peut évaluer à dix mille per- sonnes le nombre des étrangers qui prirent part à cette solennité. Jeux, courses, tirs, danses et banquets se conti- nuèrent pendant trois jours, mais l'attrait principale de ces réjouissances fut une brillante cavalcade organisée par les habitants de Chazay. Elle représentait l'entrée triomphale du Baboin revenant de tailler en pièces les Anglais aux Culattes, avec armures, costumes du temps et prisonniers faits dans la bataille (3). L'attrait qu'offrait cette fête à tous les villageois des (3) Cette entrée solennelle a été reproduite en une gracieuse pein- ture par une autre illustration de Chazay, M. Francisque Compte- Calix, qui en a orné le salon de sa villa. Bien connu dans notre cité lyonnaise par le charme de ses conceptions, la grâce de ses personnages et de son coloris, M. Compte-Calix a laissé un nom cher aux Beaux-Arts et de véritables regrets au cœur de ses nombreux amis. Son tombeau est au cimetière de Chazay-d'Azergues, et la croix du Plant a été élevée, grâce à son initiative et à ses dons généreux.