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CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS 343 habiles, repoussa plusieurs fois les assauts des ennemis et leur livra un combat sérieux au nord de Chazay en un lieu qui a gardé depuis le nom de Culattes. Cette victoire étendit au loin sa renommée, aussi le bailli de Mâcon l'appela-t-il dans les armées royales en lui confiant le commandement de cent hommes d'armes. Après plusieurs années de campagne, avancé en âge et couvert de nobles blessures vers 1425, il abandonna la vie des camps et revint au milieu de ses chers concitoyens de Chazay, qui lui avaient voué la plus vive affection. Il passa encore plusieurs années en ce monde pendant lesquelles il s'appliqua à faire des heureux. Protecteur de la jeunesse, de concert avec l'abbé d'Ainay, il créa des écoles, et pour encourager les jeunes filles à suivre les lois de la vertu et de l'honneur, il se fit un bonheur de doter les plus ver- tueuses. Il veilla à ce que cette belle coutume ne s'éteignît pas avec lui et fit don en mourant à la paroisse de Chazay de fonds de terre considérables, afin que les revenus en soient affectés à doter chaque année une jeune fille pauvre et sage. C'est ainsi que jusqu'au xvme siècle, grâce à cet homme généreux, Chazay put chaque année couronner sa rosière et la marier honorablement. De là l'adage si connu et qui est devenu la devise de Chazay-d'Azergues : Filles qui nont vu le Baboin, Oncques maris ne trouvent point. Les malheureux eurent aussi une large part à ses lar- gesses, il secourut toutes les misères et augmenta considé- rablement les revenus de notre hôpital. Après le siège de 1418, le grand hôpital du bourg ayant été détruit, il n'exista plus que celui de la Conche. Il le reconstruisit, car il avait