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SOCIÉTÉS SAVANTES 227 violente en 1580 ; depuis cette époque, elle a reparu successivement en 1675, 1732,1742, date à laquelle elle reçut en Italie le nomd'infiuenza, en 1755 , en 1832 et enfin en 1837. Son premier caractère est la rapi- dité de son extension ; en second lieu, elle ne suit pas les courants humains et frappe les points les plus divers ; en troisième lieu, sa marche va du nord au midi, et de l'est à l'ouest; enfin, elle disparaît aussi rapidement qu'elle est venue, sans laisser de traces permanentes. Quant à la dengue, elle présente les caractères suivants : son dévelop- pement est encore plus rapide et plus brusque que celui de la grippe ; elle se révèle par des douleurs atroces, surtout aux genoux, par la céphalalgie, et jdes éruptions surtout à la face. La dengue vient des régions intertropicales d'où elle est remontée jusqu'au 37e degré nord. En outre, à l'inverse de la grippe, elle est contagieuse. De plus on a observé qu'il s'écoule généralement un intervalle de trois jours pleins entre la période d'incubation et le développement de la maladie. Enfin, quand elle a frappé une ville, elle y laisse toujours des cas spo- radiques. Ces différences entre les deux maladies sont bien tranchées ; toutefois, à raison de certains caractères communs, on a été embarrassé quelquefois pour se prononcer sur la véritable nature du mal. — M. Chambrun de Rosemont, membre correspondant, lit un mémoire intitulé : 1S00, dans lequel il rappelle les discussions soulevées au commencement de ce siècle sur la question de savoir si l'année 1800 appartenait au xvme ou au xix« siècle. Séance du 25 février 1890. — Présidence de M. Arloing. — Dépôt de lettres de candidatures adressées par MM. l'abbé Ulysse Chevalier, Bayet et Gaspard Bellin, pour la section d'histoire et antiquités ; par MM. Léon Malo et Fontaine, pour la section de littérature ; par M. Raulin, pour la section de mathématiques. — Hommage fait par M. Locard : i° Revision des espèces françaises appartenant au genre myti- lus ; 2° Matériaux pour servir à Vhistoire de la malacologie française. — M. le docteur Teissier continuant sa communication sur la dernière épidémie, rappelle la marche suivie par la maladie. Les employés des magasins du Louvre sont frappés les premiers, puis huit jours après, les employés des postes, et tous avec les mêmes symptômes. Du 10 au 20 décembre, la maladie se répand dans toute la capitale. A Lyon, elle éclate du 18 au 20 décembre. L'épidémie a généralement les caractères de la grippe, mais son évolution présente des symptômes insolites et