Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
228                     SOCIÉTÉS SAVANTES

nouveaux, qui font croire à une épidémie de dengue. Mais, un premier
fait certain, c'est qu'il y a eu grippe, car l'épidémie n'a pas suivi les
courants humains et elle a fait de nombreuses victimes. U n autre fait
aussi incontestable, c'est qu'on retrouve chez les malades tous les
caractères ordinaires de la grippe. Toutefois, on constate aussi de nom-
breuses anomalies, et la grippe a eu quelque chose de spécial.
M. Teissier, en signalant ces faits, conclut que si on a souffert de la
grippe, il y a eu aussi épidémie de dengue, et que les deux maladies
se sont combinées. — M. le Président ajoute à ces observations le
résultat des expériences qu'il a tentées pour découvrir le microbe de
cette maladie. Les recherches l'ont bien amené à constater l'existence
d'un bacille différent de tout autre connu, et inoculé par lui à plusieurs
animaux, qui en sont morts. Mais on ne peut affirmer si ce microbe
est celui de la grippe ou de la dengue, à raison de la complication des
deux maladies, ce qui n'est point un fait sans exemple.


  SOCIÉTÉ D'ÉCONOMIE      POLITIQUE.   — Séance du     7 mars 1890.    —
M. Bérard communique une étude sur la loi Javal exonérant le père
de sept enfants vivants des contributions personnelle et mobilière. Après
un exposé historique des législations précédentes, ayant institué un
régime d'exception pour des cas analogues, l'orateur étudie cette loi
au point de vue économique et social. Il observe qu'en général, en
France, les familles de sept enfants sont des familles aisées ou des
familles indigentes. Or, comme ces dernières sont exemptées des contri-
butions personnelle et mobilière, ce sont les familles les plus imposées
qui sont exemptées de l'impôt par la nouvelle loi, ce qui fait retomber
une lourde charge sur la classe moyenne. Au point de vue social, l'ora-
teur estime que cette loi ne peut produire aucun effet, et qu'on devrait
laisser la liberté à des faits absolument naturels. — Cette communica-
tion provoque une intéressante discussion. M. Rougier, professeur à la
Faculté de droit, examine notamment les fameuses propositions de
Malthus, considérées souvent comme exagérées et trouvées vraies
parfois. C'est pourquoi le rôle du législateur et des économistes serait
de chercher l'équilibre constant dans la production des subsistances et
 l'augmentation delà population.

  Séance du 21 mars 1890. — M. Leclerc, correspondant du Journal des
Débats, fait un rappott sur la Révolution du Brésil. L'orateur expose