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2l8 NOTHS SUR LE SALON notre éminent confrère. J'aurais été heureux de vous en dire quelques mots, mais sur huit cents tableaux de toutes formes, grandeurs, couleurs, valeurs, il est facile de ne pas trouver celui que l'on voudrait voir. Je ne m'arrêterai pas sur le portrait d'enfant de M. T o l - let. Mais son Bon Samaritain a été l'objet de certaines cri- tiques et de justes éloges; il commande davantage l'at- tention. Ce n'est plus dans la forêt que le charitable voyageur relève et panse le blessé, sujet attrayant et fécond, mais cent fois répété. C'est dans la cour de l'hôtellerie où le Samaritain a amené son malade après l'avoir chargé sur sa propre monture, que l'artiste a placé la scène qu'il a repro- duite avec un remarquable talent d'observateur, de peintre et de dessinateur. Sur le seuil de la porte se tient l'hôtesse, qui ressemble un peu trop par le costume et les traits à une religieuse de la confrérie dite des « Bleues célestes », le geste de pitié et d'étonnement que marquent ses mains jointes n'est pas absolument dans la note orientale de la composition. Je préfère de beaucoup les personnages du groupe principal soulevant le blessé dans leurs bras robustes au-dessus de l'âne qu'une jolie fillette tient par la bride en lui souriant. Le baudet est rendu avec beaucoup d'esprit, il a l'air de jouer son rôle avec conviction dans l'œuvre de salut qu'il a aidé à accomplir. Quels sont donc les reproches que l'on fait à ce tableau, un des meilleurs, sans contredit, du Salon? On le trouve pâle et sans relief suffisant. Je ne chicanerai pas M. Tollet sur la botte de foin, enseigne traditionnelle *de l'auberge européenne, ni sur l'âne qu'il a substitué au cheval de la parabole, ni sur la