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i8o CIIAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS famine avaient emporté durant la fin de ce siècle le tiers de la population de la France. La destruction d'un grand nombre de châteaux et maisons fortes date de cette époque. Cependant le règne de Charles V, dit le Sage, promet- tait d'apporter à la France un peu de calme et de sécurité. Routiers et Tard-Venus, ramassés par DuGuesclin, avaient formé les Grandes Compagnies, que cet habile capitaine entraînait vers l'Espagne pour faire la guerre à Pierre le Cruel, 1366. Mais l'année suivante, malheureusement battue par le prince de Galles à Najera, l'armée de Du Gues- clin fut dispersée et lui-même pris et mis à rançon. Les Routiers rentrèrent en Fiance et reformèrent leurs rotes sur les confins des Pyrénées. Ils s'avancèrent bientôt dans le Languedoc, sous la conduite de Bernard de la Salle et de Bertucat d'Albret. Une de ces bandes traversa l'Auvergne, qu'elle ravagea ainsi que le Berry, se jeta sur le Forez, qui eut beaucoup à souffrir et s'empara du château fort de Marcilly-le-Châtel, où elle établit son quartier général. Le Lyonnais était à nouveau réellement menacé, et l'effroi gagnait nos contrées. Le Chapitre métropolitain alors, afin d'ôter à ces nou- veaux ennemis toute possibilité de vivre dans nos pays, donne l'ordre à Pierre Morestin de vendre et de faire dispa- raître tous les blés et vins qui n'auraient pas été recueillis dans les places fortes. Un capitaine châtelain est envoyé dans tous les châteaux du Chapitre pour en organiser la défense ; la ville d'Anse est confiée au chevalier Hunibert d'Albon, seigneur de Pollionay, guerrier plein de courage et de prudence (4). (4) Guigue. Tard-Venus, p. 168. Arch. du Rhône. Act. cap. de Saint-Jean, t. I, fol. 73. V°. Mazures, t. II, p. 180-182.