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144 LA COZONAISA Nion (24) ne tire sa pudr in l'air. Rien qu'à Cozon y è-t-un vrai por de mer. Y a Un dza ira vin (25) sapëne (26). « Couzon, sûrement un jour viendra — Où tout (le village) se tiendra par la main.—Ils sont déjà tous, cousins, cousines. — Chacun fait bien bruire ses mines; — aucun ne tire sa poudre en l'air. — Rien qu'à Couzon, c'est un vrai port de mer; — il y a bien déjà soixante sapines. SETIEME COPLÈ Din un mô comme din on cen, Dze ne son pô de z-inocen. Dzefon de yôr (27) de noutre pire. Vo-z-u ai di, y ê pô per rire : Noutre pire fan de mazon ; Dzepoyon (28) deir avoua quôque razon : Lyon chort (29) de noutre perire (30). (24) Nion, aucun, de nec anum. Nion existait déjà en vieux lyonnais. (25) Ira-vin. C'est le vieux français trois-vingt. (26) Sapëne, à Lyon sapine, bateau plat, sur lequel on transporte la pierre de Couzon. La sapine proprement dite a environ dix pieds de long par trois de large, mais je crois que les bateaux qui transportent aujourd'hui la pierre de Couzon sont beaucoup plus grands. Les flancs de la sapine sont inclinés et ont une bordure d'une vingtaine de centi- mètres de largeur, sur laquelle marchent les bateliers. (27) Yor, liards. En patois lyonnais liard veut dire de l'argent. « Avoir de liards, » à Lyon, c'est être riche. La plaisanterie consiste à choisir pour représenter la richesse, le type de la plus petite monnaie possible. Au fait, à renfort de liards on fait des billets de banque. (28) Poyon, i r « personne pluriel du présent de l'indicatif du verbe poyî, pouvoir. (29) Chort = sort, s prononcé ch devant 0 est sans doute particulier