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LA COZONAISA 139 Feuillet. A notre tour nous avons dû changer l'ordre de plu- sieurs couplets, qui avait été évidemment interverti dans l'une et l'autre version. Il a suffi de se guider sur l'enchaî- nement des idées pour rendre intelligibles des couplets, tel que le couplet 5, dont le sens ne paraissait se rapporter à rien. Nous avons réuni les couplets qui ont les femmes pour sujet, puis ceux où l'auteur fait l'éloge de Couzon, puis enfin ceux qui ont trait au vin. Quant à l'orthographe, nous nous sommes appliqué à rendre les sons le plus exac- tement possible. Ne connaissant pas la chanson de attdilu, nous ne sommes pas certain qu'il ne se soit glissé aucune erreur de nuance dans la transcription. Mais nous croyons que, dans l'ensemble, elle est à peu près satisfaisante. PREMI COPLÈ Dz' ( 1 ) âme lo vin quan il è bon ; Dz' ôme le baye (2) sin façon. Dz' on loudzeur amô Jefumèk ; Mè dz' ômopô celé rebèle (3), Que vofezian de coin de z'iu. Depoua lo dzeur que m'ayin tan mordu, Dze n ouzo pus maprotsi d'èle. « J'aime le vin quand il est bon; — j'aime les filles sans (1) Dz est l'articulation répondant au français j clans la portion du Lyonnais où est situé Couzon.A l'ouest de Lyon, il n'en est plus de même. (2) Baye (prononc. bâ-ye), « filles ». L'étymologie a été étudiée au mot bolli, Dictionnaire du patois lyonnais, Supplément, page 444. (3) B a drobèle, mot inconnu au patois. Il est probable que c'est une corruption de rebelle, dont on n'a pas saisi le sens ironique (aussi Com- perou traduisait-il drobèle par coquettes). Des filles qui K VOUS font du coin des yeux » ont depuis beau temps cessé d'être rebelles.