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                 CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS               III

maintes rapines en Auxois, en Bresse et en Dombes. Mais
le bruit d'une croisade contre lui prêchée par le pape se
répandit tout à coup. Du Gucsclin devait prendre le com-
mandement des grandes Compagnies et les conduire en
Espagne, et son chemin était par la vallée de la Saône.
Badefol vit son œuvre exposée à périr sans avoir retiré tout
le profit qu'il en attendait; il négocia donc avec les bail-
liages de Mâcon, de Saint-Gengoux et de Charlieu, et en
dernier lieu avec l'Eglise de Lyon pour 40,000 florins.
    Cela ne se fit pas sans de nombreuses contestations et
démarches. Le pape Urbain V s'en mêla et envoya des
 émissaires à Badefol pour discuter les bases d'un traité. Puis
 arriva l'ordonnance du pape où il est dit : « d u e messire
Seguin qui tient le chastel et ville d'Anse, et tous ses com-
 paignons... rendront au doyen et Chapitre de Lyon, les
 dits chastel et ville dans les huit jours... et partiront hours
 dou royaulme de France... auront alours absolution... de
 ce qu'ils ont encouru... par la guerre... que si le dit mes-
 sire Seguyn et ses compaignons veulent aler outre-mer...
 en la compaignie de l'archiprêtre, notre S' Père donnera
 absolution... Pour ce... aura quarente mille petits florins
 ou XXXII mille frans, desquels leur seront bailliés dedans
 VIII jours après la fin de cest mois de juil... en la dicte ville
 d'Anse... Est ordonné par Notre dit saint Père que dou
 jour de huy, ledis messire Seguin et ne ses compaignons
 ne puissent prandre fort, ne personnes ne nus autres biens...
 ne faire autre dommage, mais laisseront les bonnes gens
 paisiblement cuillir les fruis et labourer les terres, comme
 est acoustumé en temps de paix (14). »


   (14) G. Guigue. Tard-Venus, p. 121. —Arch. Rhône, arm. Enoch,
vol. 20, n° I.