page suivante »
32 CHAZAY-D'AZERGUÊS EN LYONNAIS devant Saint-Symphorien-le-Château. Cette ville était sur la défensive, et son seigneur, secondé par les habitants, fit une si vigoureuse résistance, qu'ils sont forcés de lever le siège et de passer en Forez. Ils ne s'y arrêtent guère, et traversant les Cévennes, ils s'installent aux environs de Toulouse et exploitent les riches contrées de Carcassonne et de Montpellier. Parmi les hardis capitaines qui les com- mandaient, un des plus habiles était Seguin de Badefol ou Batafol, issu d'une noble famille du Périgord, qui a pour armes : Ecartelé d'or et de gueules à la bordure de... chargée de six châteaux de... posés 3, 2 et 1 (12). Il s'était jeté dans les aventures, comme la chose était fréquente à cette époque, le métier de la guerre étant fort lucratif. Badefol conduisait une bande, dite La Margot, et avec elle il pillait et rançonnait la sénéchaussée de Nîmes et de Beau- caire (13). Mais bientôt le maréchal d'Audrehem, à la tète de forces imposantes, le repousse vers le nord et l'oblige à reprendre le chemin du Forez et du Lyonnais. En route Seguin fait sa jonction avec un autre redoutable chef de rote, appelé le Petit-Meschin. Alors formant une véritable armée de plus de quinze mille hommes, tous soldats aguerris et ardents au combat, les Tard-Venus se rapprochent de Lyon, font le siège de la petite ville de Brignais et s'en emparent, le 16 mars 1362. Cette ville, devenue leur quartier général, fut pendant quelque temps le repaire de ces bandits qui de là ravageaient le pays et menaçaient Lyon. A l'approche de ces aventuriers aussi féroces qu'indisci- (12) A. Maret. Incursion des Routiers. Revue du Lyonnais, 1863, t. xxvi, p. 267. (13) G. Guigue. Tard-Venus, p. 55.