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               CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS                 33

plinés, Lyon trembla dans ses murailles mal gardées. On
envoya immédiatement demander du secours au roi de
France. Le roi Jean se hâte de faire appel à toute la nobles.se
du Lyonnais, Forez et Beaujolais afin d'arrêter la marche
des Tard-Venus et de les combattre. Le rendez-vous est
donné en la ville même de Lyon, où Jacques de Bourbon,
comte de la Marche, nommé par le roi chef de cette expé-
dition, devaitprendre le commandement de l'armée royale.
Le comte de la Marche amena avec lui une nombreuse
noblesse, parmi laquelle étaient Pierre de Bourbon, son
fils, ses deux neveux, fils de sa sœur Jeanne, douairière du
Forez, et bon nombre de chevaliers, tous vaillants et pleins
d'ardeur. Se voyant à la tête de si belles troupes, il résolut
d'aller attaquer l'ennemi dans ses retranchements à Bri-
gnais même, et envoya aussitôt ses éclaireurs pour le
reconnaître.
   Nous ne voulons redire cette bataille mémorable qui a eu
tant d'historiens. Trompée sur le nombre qu'elle croyait
relativement minime, l'armée royale oublia toute prudence,
et n'écoutant que cette furie française qui avait été la cause
déjà de tant de désastres, elle se jeta sur un ennemi habile,
bien gardé et trois fois plus nombreux qu'elle ne le pensait.
Aussi essuya-t-elle une déroute qui fut une des plus lamen-
tables de ce siècle. Les plus illustres chevaliers restèrent sur
le champ de bataille, y furent blessés à mort ou faits pri-
sonniers. Le comte de la Marche et son fils Pierre, griè-
vement atteints, furent apportés à Lyon où ils moururent.
Le comte Louis de Forez y fut tué ainsi que Robert de
Beaujeu et beaucoup d'autres hommes de la plus haute
noblesse. Ce combat, qui eut lieu le 6 avril 1362, jeta la
terreur dans Lyon qui se voyait déjà pris et mis à sac, car
par suite de cette expédition la ville était dépourvue de
     N° 1. —Janvier 1890.                               5