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               CHAZAY-D AZERGUES EN LYONNAIS                       27

chaque bretèche on dressera une baliste (4) à deux
pieds... qu'à chaque porte on placera une baliste à tour
avec ses munitions; que les maisons gênant la défense
seront démolies...; que tous les biens meubles du mande-
ment seront rentrés au chef-lieu sous peine d'être mis au
pillage; que tous les hommes devront venir à la corvée,
faire le guet et l'escharguet (échauguette) (5)... creuser
des fossés, démolir les maisons et murer les portes ; que
les chaffaux seront changés de place, les arbres arrachés à
l'entour de la ville à la distance d'un trait de baliste. » Le
courrier d'Anse fut chargé de faire exécuter ces ordres et
pour renforcer la garnison, on devait avoir recours, en cas
d'attaque, aux châtelains de Genay et de Civrieux (Dom-
bes) (6), qui viendraient avec leurs hommes. Les mêmes
ordres furent donnés par l'abbé d'Àinay à ses capitaines
châtelains. Car d'après le traité offensif et défensif passé
entre l'archevêque de Lyon et l'abbé d'Ainay, traité dont
nous avons parlé plus haut, ces deux seigneurs devaient se
concerter envers un ennemi devenu commun et se soute-
nir de tout leur pouvoir. Les châtelains des régions mena-
cées du Lyonnais exécutent les ordres donnés, réunissent
hommes d'armes, munitions et engins de guerre, et se
hâtent de mettre en état de défense châteaux, forteresses et
maisons fortes. L'alarme, répandue dans nos campagnes,
oblige nobles et vilains à recueillir leurs richesses et à gagner
rapidement « le chastel et forteresse » de Chazay. Ils


   (4) Machine de guerre qui pouvait lancer à 130 pas des blocs de
pierre de 50 à 150 kil.
   (5) Lieu couvert et élevé sur les remparts où l'on plaçait une sen-
tinelle.
   (6) G. Guigue. Tard-Venus, p. 29.