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28 CHAZAY-D'AZERGCKS UX LYONNAIS viennent cacher derrière ses murailles leurs femmes, leurs' enfants et les bestiaux, ces derniers sont parqués dans la' première enceinte de la ville. Les maisons fortes de Gages, de Tredo, du Pin, de Marzé et de l'Isérable reçoivent des garnisons. Les familles seigneuriales de Marcilly, Dommar- tin, Civrieux, Lozanne, Saint-Jean et Morancé, toutes vas- sales de la baronnie de Chazay, arment également leur château, afin de parer à un coup de main ou à une sur- prise. Cependant, toutes ces familles renferment dans leur maison de Chazay ce qu'elles ont de plus précieux. L'on prévoit l'arrivée de bandes d'ennemis, nombreuses et redou- tables, devant lesquelles ces petites forteresses seraient incapables de soutenir un siège sérieux. C'est qu'à la terreur inspirée par Arnaud de Cervoles, le lieutenant redouté de Charles le Mauvais, se joignait celle produite par l'approche du capitaine anglais Robert Knolles, allié du roi de Navarre. Ce hardi capitaine s'avançait sur le Beaujolais, après avoir saccagé le Berry et l'Auvergne, traversé le Forez, le Charolais, et avoir fait sa jonction avec les bandes de Cervolles. En nos pays, le premier choc fut contre Antoine, sire de Beaujeu. Celui-ci s'était préparé à tenir tête à l'orage en sollicitant le secours du duc de Savoie. Ayant reçu une forte troupe, que lui avait envoyée ce prince, il se porte avec sa petite armée, augmentée encore des chevaliers du Lyonnais, au-devant de l'ennemi qui s'avançait rapidement. Devant ces forces, qui lui paraissent imposantes, Cervoles se replie sur le Forez, mai 1359. Le Beaujolais et le Lyonnais étaient sauvés pour cette fois, mais le Forez eut beaucoup à souffrir et la ville de Montbrison fut prise et saccagée le 19 juillet 1359 (7). (7) Guigue. Tard-Venus, Lyon, 1886, Vitte et Perrussel, p. 37.