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EPITRES D'ANGE POMTIEN. 417 au temple de Delphes, pour y consacrer la dîme du butin remporté à Troie, ou selon les tragiques grecs, pour con- sulter l'oracle sur la stérilité d'Hermione, sa femme. Mais Orcste, dont les mythes anciens en font le fiancé, persuade au peuple de Delphes qu'il vient au contraire piller le temple, et Pyrrhus succombe victime de cette calomnie, repoussée par le témoignage de la postérité ; car Delphes honora son tombeau, placé sous le vestibule du temple, et plus tard les Gaulois, nos pères, conduits par Brennus au pillage du trésor Delphique, virent apparaître le fils d'Achille, qui mit en fuite les envahisseurs. Sa race resta fixée dans l'antique Hellade, qu'Aristote place près de Dodone et de l'Aehéloiïs, « car, ajoute-t-il, ce pays avait pour habitants les Selliens et le peuple qui s'appelait encore Grec, et que nous nommons aujourd'hui Hellène » (I). Pindare, de son côté appelle les Selliens, Helliens, tandis qu'Hésiode donne le nom d'Hellopia aux contrées voisines de Dodone, dont il vante les riches pâturages (2). Le sanctuaire de Dodone lui-même est nommé Èla ou èllà dans Hesychius et Philostrate nous a gardé la légende du bûcheron Hellus, à qui l'existence du chêne prophétique fut révélée par la colombe sacrée. Ce. nom et ses composés se retrouvent souvent parmi les anciennes tribus de l'Epire. C'est là que Pyrrhus avait établi ses successeurs, nommés comme lui Eacides, qui paraissent si souvent dans l'histoire de l'antiquité. C'est l'un d'eux qui, le premier, attira l'attention des Romains sur l'Orient. Thémistocle, frappé par l'ostracisme, trouve à la cour du généreux Admète, roi d'Epire durant les guerres Médiques, un asile que semblait devoir lui faire refuser ses luttes contre ce souverain. Au temps de la guerre du Péloponèse, Tharypas conduit chez les Athé- niens, dès sa jeunesse, étudie le gouvernement, la légis- (1) Aristote, Meteor., t. 14. (2) Hésiode, Fr. XXXIX.