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 380                        VICTOR DE LAPEADE
    Dans les « Odes et Poèmes », la nature est pour ainsi
 dire complice de tous les sentiments et de toutes les pas-
 sions de l'âme, de tous les faits de la vie humaine.
       « Si la nature est morne autour du solitaire,
       . . . . . la terre sourit et parle sans mystère
       Quand sur sa robe verte on vient dormir à deux.

       C'est à force d'amour qu'il faut l'interroger. »

   Et la nature alors, répond : Amour. [Aima Parens.)
       « Quel astre est endormi ? Quel astre se repose ?

       Le doute et le repos aujourd'hui sont impies. »
   La nature dit : Activité, (Contre le repos.)
                   Réciprocité, (Invocation sur la montagne.)
                   Prudence, (La branche d'amandier.)
                   Souvenirs du cœur, (Aux absents.)
       « Donne tous les parfums, mon cœur, rien n'est perdu! »

                       Poésie, espérance, (Au printemps.)
                       Devoir et résignation, (Adieux sur la mon-
                         tagne.)
   Elle regrette, elle invoque, elle aspire avec nous.
   Une âme est dans le vin même. Lisez la « Coupe », une
 des plus admirables créations de la poésie contemporaine.
Dans la sève embroisée qu'il y boit chastement, le poète
puise l'extase de l'esprit plus que l'ivresse des sens, la joie
de l'âme et l'amitié, l'amour de la patrie, l'admiration pour
ses héros, le désir ardent de la fraternité universelle, et
toutes ces pensées, toutes ces aspirations se succèdent de
strophe en strophe, soudaines, inattendues, reliées ensemble
cependant par le lien de feu de l'inspiration, ce qui en fait
une ode merveilleuse et vraiment pindarique.
   Ces éléments épars de la pensée dominante de Victor de