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302                 RÉUNION DE LYON A LA FRANCE.

   Depuis longtemps déjà, depuis l'intervention de saint
Louis et de Philippe le Hardi dans les luttes soutenues
par les citoyens contre l'Église, la royauté était deve-
nue de fait maîtresse du Lyonnais. Elle avait pris sous
sa garde et protection spéciale les citoyens d'abord, puis
[es abbayes et les églises de la majeure p irtie de la pro-
vince (1).
   Le traité de 1307 établit la souveraineté de Philippe le
Bel sur Lyon ; mais, c'était une souveraineté qui laissait
subsister le pouvoir archiépiscopal.
   L'Église de Lyon voulut, en 1310, secouer cette su-
zeraineté.
   Nous avons vu sa défaite que tout faisait prévoir. Le
traité de 1312 fut le résultat de la victoire du roi. Il con-
sacra, on peut le dire, la réunion de Lyon à la couronne,
déjà proclamée tant de fois par les Lyonnais.
   « Ce qu'il y eut de remarquable dans ce résultat, c'est
« qu'il fut obtenu au nom du Droit. Sans doute la force
 « joua le principal rôle, mais elle ne fut employée qu'ac-
te cidentellement (2). »

« de grandeur et de richesses. Quant aux Lyonnais, avec des charges nou-
« velles, ils acquirent la reconnaissance de leur organisation municipale et
« la satisfaction de pouvoir se dire une grande cilé dans un grand
« peuple. » (Obituaire de l'Église de Lyon, Introduct.).
   (1) Et notamment les abbayes de Saint-Just, de Saint-Irénée, de l'Ile-
Barbe ; sans parler des liens qui existaient entre la royauté et les abbayes
d'Ainay et de Savigny.
    (2) Boutaric, La France sous Philippe le Bel, liv. XIII, chap. vm. —
«   Ce n'est pas le seul exemple, poursuit l'auteur, que l'on trouve sous ce
«   règne de textes historiques invoqués par le gouvernement français pour
«    exercer des revendications de territoire : Philippe le Bel n'acceptait pas
«   les modifications apportées à l'étendue du royaume à la fin de la
«   deuxième race ; il voulait renouer la tradition mérovingienne et se