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LETTRES ARCHÉOLOGIQUES SUR LE FOREZ. §7 Saturninus à Toulouse, Paulus dans la Narbonnaise , Martialis chez les Lémovikes, Gratianus chez les Turo- nes, Dionysius auprès des Parises et Strémonius chez les Arvernes. Mais il est juste de dire que déjà , vers l'an- née 140, les Grecs Pothin et Irénée étaient venus à Lyon, envoyés par saint Polycarpe, évêque de Smyrne, et que la cité de Vienne avait, vers le même temps, reçu dans ses murs les deux apôtres chrétiens Severus et Orescens. Dès cette époque, c'est-à -dire vers la fin du troisième siècle et dans le courant du siècle suivant, des chapelles furent édifiées, des monastères mêmes furent construits, et les apôtres de la foi choisirent spécialement pour em- placements de leurs églises les lieux où se pratiquait encore la vieille religion. C'est ainsi qu'au pied de la forêt de Tailhard, sur le monticule occupé de nos jours par l'église paroissiale de Saint-Sauveur, un sanctuaire chrétien fut élevé dans une pensée d'évangélisation et placé comme une sentinelle attentive, en face du camp païen. Quel fut le fondateur de cette chapelle ? Quelle voix fit pour la première fois retentir de la parole du Christ la profondeur de ces bois ? on ne sait. La tradition est muette à cet égard, les échos de la vallée se taisent, peut-être sous le charme encore des éloquents accents que treize siècles plus tard fit en- tendre en ces lieux prédestinés le grand missionnaire des temps modernes : saint François Régis. Ainsi aux collèges des druides, aux corporations des Eubages, aux confréries des Bardes, le christianisme fit tout d'abord succéder d'autres communautés composées de néophytes fervents qui, pleins d'un ardent prosély- tisme, fuyant le monde et cherchant dans la vie du désert *• le repos du Seigneur, s'efforçaient de remplacer l'in- fluence des prêtres païens par une autre influence pure-