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                       LE PALAIS SAINT-PIERRE.                          51

   Cette régénération du Palais-des-Arts, je le sais, n'est
malheureusement pas possible aujourd'hui. Lyon a été une
femme prodigue, affolée presque; elle a gaspillé ses
ressources sans intelligence, sans savoir même ce qu'elle
taisait, pour une défense impossible quand l'ennemi était
à ses portes, — elle a à payer aussi maintenant les actes
du vandalisme commis dans les tristes jours de nos tour-
mentes populaires, et l'horizon est encore plein de tem-
pêtes      mais le soleil revient toujours après l'orage, et si
Dieu veut bien rendre de beaux jours à notre malheureux
pays, ce sera le cas alors de réaliser, sans retard, les plans
préparés, dès à présent, mûrement, et avec une parfaite


leurs courts loisirs. Us sont heureux de pouvoir y compléter, gratui-
tement, leurs modestes connaissances acquises à l'école, par l'étude
des sciences et des arts qui pourra, un jour, les aider à parvenir à des
emplois plus lucratifs ;—mais la place manque souvent, pendant l'hi-
ver, à cette foule studieuse et si digne de sollicitude; on est obligé d'écon-
duire un grand nombre de ces jeunes gens qui se retirent bien tristes
de cette répulsion si préjudiciable à leur avenir. Il ne se peut donc pas
que cette regrettable situation se prolonge davantage. Il ne se peut
pas que ces jeunes hommes studieux et si intéressants, venus pour
s'instruire, souvent après une longue journée d'un rude labeur, puis-
sent dire que la ville leur refuse l'instruction dont ils sont avides, et
qui sera un jour leur gagne-pain et le pain de leurs vieux parents....
La ville ne saurait donc hésiter un seul instant de faire taire ces
justes plaintes, et il est du devoir de tous ceux qui ont une véritable
 sollicitude pour l'enfant du peuple de s'en, faire l'écho. — L'autorité
 supérieure voudra donc bien, en attendant la réalisation du projet de
 la construction d'une bibliothèque unique à Lyon,—c'est-à-dire com-
 prenant celles du Lycée et du palais Saint-Pierre, — aviser à trouvei
 un losal suffisant pour tous les lecteurs du soir, et faire cesser d'aussi
 légitimes doléances.
    Déjà, le 17 mars dernier, par un rapport spécial, j'ai fait connaître
 à l'administration supérieure l'urgence de l'agrandissement de la salle
 de lecture de la bibliothèque du Palais-des-Arts.