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                     LE PALAIS SAINT-PIERRE.                          9

   Ce sont donc ces haillons qu'il importe de faire dispa-
raître sans retard, et qui sont même d'un dangereux
exemple pour les masses inconscientes, (1) car celles-ci


    (1) Les masses inconscientes sont moins coupables que les chefs
intelligents mais bien dangereux qui les soulèvent et les dirigent dans
l'unique but de la satisfaction de leur détestable ambition.
    Ainsi, pendant ïe sanglant règne de la Commune, à Paris, les mil-
liers d'individus enrôlés par elle, n'ont touché à aucun monument, —
et ce ne fut que le jour où le gouvernement parvint à reconquérir
Paris les armes à la main que furent signés par les chefs de la Com-
mune, furieux de voir tomber de leur main leur odieux pouvoir, les
ordres de faire flamber nos monuments. Et dire cependant qu'il
existe encore des hommes qui excusent et approuvent même ces actes
sans nom et sans précédents dans l'histoire ! ! ! N'est-ce pas là un des
 signes les plus certains de notre complète décadence ?
    1" Je n'exagère pas en me servant de cette expression de haillons.
    La ville est si ;pauvre aujourd'hui, qu'elle a à peine de quoi payer
les vitres de ses édifices brisées par l'orage du 21 juin.
    Les condamnations judiciaires prononcées contre la ville pourpiJ-
 lage et destruction d'édifices s'élèvent à 1,975,802 fr. 20 c. jusqu'à
 présent ; — et elle est encore l'objet de nombreuses demandes d'in-
 demnités pour la même cause.
    Du 4 septembre 1870 au 31 décembre 1873, les dépenses de
 guerre, achats de poudre, engins, pertes sur l'octroi se sont élevées
 à 25,596,651 fr. 61 cent.
    Deux millions pour dévastation ! Vingt-cinq millions pour la dé-
 fense à outrance d'une ville impossible à défendre, voilà, dans sa
 triste réalité, la situation faite à notre malheureuse ville, par ceux
 qui ^se disent les vrais amis du peuple            Avec ces 23 millions
 yaspillés follement et sans qu'on sache encore bien le véritable em-
 ploi qui a été fait de sommes très-importantes, on eût pu achever
 tous nos édifices commencés, construire une nouvelle bibliothèque,
 un dépôt pour nos archives, et un palais des Sciences. L'ouvrier eût
 eu de l'ouvrage assuré pour bien des années, nos artistes eussent
 reçu les plus belles commandes ; tandis que l'on les a voués à la
 misère, — et ce qui est plus triste encore, les classes ouvrières fas-