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AUTOUR DE LYON. 423 Et coryli fragiles, et fraxinus utilis hastis, Ennodisque abies, curvataqaa glandibus ilex. (Métam., *&,&.) Il est impossible d'être plus clair. Chez Virgile, l'esculus aimé de Jupiter est le géant de la forêt, nemorum maxima, et le quercus l'arbre sacré de Dodone, que les Grecs ont l'habitude de consulter. Chez Ovide, la distinction est plus complète encore. Le chêne sacré de la Chaonie ou de Dodone est soigneusement séparé de l'esculus au feuillage aérien, frondibus altis, et de l'ilex courbée sous sa moisson de glands. Il suit de là que l'esculus a pour représentant moderne le quer- cus racemosa ou chêne à grappes, le plus bel arbre de nos forêts. Que le chêne fatidique de Dodone, le y»yôç des Grecs, s'identifie avec le quercus ou robur des latins, le quercus robur sessiliflora, chêne à glands sessiles de nos botanistes , et qu'enfin l'ilex est l'yeuse ou chêne vert, toujours fertile en glands, mais habi- tante des forêts de l'Europe méridionale. Cette restitution de l'esculus est, je crois, complète. Toutefois, Monsieur, je veux encore l'appuyer de sa synonymie dans plu- sieurs des grands patois de l'ancienne circonscription celtique. Entre les noms populaires de ce bel arbre, il en est un que donne la flore de l'illustre de Candolle, celui de gravelin, pro- nonciation anormale de dravelin ou travelin, comme de drageon le grageon obstiné d'une partie de la France. Dravelin rappelle le tzèbano pour trebano, chêne, de la Suisse romande : « Dezo on tzebano, etc. » (Ch. past. du cant. de Vaud.) Et la traîne, anciennement traihne et trahine, chêne d'accrue ou de futaie laissé dans les haies des chemins ruraux du Berry, et manifeste correspondante de l'inusité latin trabana ou tra- beana (1). Or, drav-eYm ou trav-eYm, lreb-a.no, et traih-m ou trah-\ae équivalent au sanscrit drum-as, grec