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396 LAMARTINE ET SA FAMILLE. ment, — estimable publication d'ailleurs, — s'empresse de reproduire cette origine erronée en s'efforçantde la dé- mocratiser comme dérivée de l'appellation vulgaire la Martine, la femme à 'Martin. Et pour le prouver, il rapporte « sur le nom patrony- mique de Lamartine ces détails assez peu connus : « Les ancêtres de Lamartine, d'origine franc-comtoitse, étaient seigneurs de Pratz, village qui dépend aujourd'hui du canton de Moirans, arrondissement de Saint-Claude (Jura). Quand on se rend de Lons-le-Saulnier à Saint- Claude, on traverse Pratz et on est frappé de respect à la vue des hautes murailles qui, depuis deux siècles, bravent les injures du temps et de la main des hommes. Ce sont les ruines du castel de Pratz. C'est certainement à l'époque de sa destruction que remonte l'établissement des seigneurs de Pratz dans le Maçonnais. Dans tous les cas, nous trou- vons, avant 1789, leur descendant, le père du g'rand poète, installé à Saint-Point sous le nom de chevalier de Pratz qui lui appartenait bien légitimement. Son nom patronymique était Martine, nom aujourd'hui fort répandu dans les en- virons de Moirans. « Au moment de la tourmente révolutionnaire, le che- valier de Pratz devint, suivant le style jacobin, le citoyen Martine ci-devant Pratz, et sa femme la citoyenne Martine ou tout simplement La Martine, car c'est un usage cons- tant dans la Basse-Bourgogne de féminiser les noms de famille quand on les applique à des femmes ou à des veu- ves et de les faire précéder de l'article la. « Le dernier descendant des seigneurs de Pratz, placé dans l'alternative de choisir entre deux noms, dont l'un (celui de terre), avait une terminaison étrangère qui laissait à désirer au point de vue de l'euphonie, et l'autre (celui de famille), rappelait involontairement le prénom peu aristo-