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            FRANÇOIS DE ROYERS DE LA VALFENIÈRE.                381

la rue tendant du Rhône à la porte de la Lanterne (la rue
Puits-Gaillot et la rue d'Oran, à peu près), au nord et au
couchant, constituait un espace, au delà des anciennes
murailles, relevant de la directe de l'abbaye, dans lequel,
par conséquent, on ne pouvait rien faire sans leur auto-
risation expresse.
   Voici quelles étaient à peu près, à cette époque, les
dispositions du quartier et du monastère, selon les indi-
cations du manuscrit de Moydieu (11), les documents et
les plans de l'époque.
   Pendant les premiers siècles de son existence le mo-
nastère jouissait de constitutions assez différentes de
celles que les diverses réformes lui imposèrent à la fin
du XVIIIe siècle; aussi les seuls lieux réguliers de
la maison étaient : l'église, le dortoir, le cloître, le cha-
pitre et le réfectoire. Les dames paraissent avoir été
libres dans toutes les autres parties de l'enclos et y avoir
élevé une série de corps de bâtiments séparés, qui étaient
occupés par l'abbesse, les prieures et même les damés
assez riches pour pouvoir se faire construire une habi-
tation. Ces maisons se nommaient hôtels, mais, au décès
de chaque occupante, l'abbesse disposait de ces résidences
en faveur d'une religieuse qui, en conséquence, était ap-
pelée dame hôtelière. C'était quelque chose d'analogue
aux chapitres des'cathédrales, où chaque chanoine avait
sa maison canoniale en augmentation de sa prébende.
   L'église Saint-Pierre et la chapelle de Saint-Saturnin
n'ont jamais changé de place ; le clocher surmontait la
façade actuelle, et ne fut démoli qu'au XVIII e siècle, sous
l'abbesse Anne de Melun (1738), comme menaçant ruine.
   En avant, était le cimetière devenu la place de Saint-
   (11) Tableau historique de l'abbaye royale de Saint-Pierre, par de
Moydieu l'aîné, conseiller au Parlement du Dauphiné, 1783 (collec-
tion Coste), 3 vol. in-folio.