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                        CHRONIQUE LOCALE.                          343
naire, de faire combler ses déficits par les Célestins ; grâce à un per-
sonnel parmi lequel brillaient.MmM de Taisy et Cortez, MM. Delabran-
che, Méric et Danguin, la Direction a pu faire interpréter dignement
Rossini, Meyerbeer, Verdi, Auber, Ricci; les décors, dus à un pinceau
savant, ont souvent étonné ; la mise en scène a satisfait même les
habitués, aussi la foule n'a-t-elle jamais fait défaut et les bénéfices ont-
ils répondu à l'attente de l'habile Directeur.
   Ce dont il faut savoir gré à M. D'Herblay, c'est de n'avoir point
tenu sa porte hermétiquement fermée aux compositeurs lyonnais,
mais d'avoir, au contraire, fait connaître le jeune talent de MM. Gui-
met et Pichoz, le talent plus mûr de M. Pilati, qui, habitant Lyon et
demandant à des auteurs lyonnais le livret de ses opéras, peut être
considéré comme du terroir.
   Aux Célestins, M. Victor Chauvet a eu plusieurs succès; hier,
M. Capitan a été applaudi, et aujourd'hui la pièce à la mode, la pièce
à foule, est une comédie en quatre actes et en vers d'un écrivain de
la Croix-Rousse, M. Edouard Pailleron, qui prouve, avec ses Faux
Ménages, qu'on peut réussir sur la scène même étant né dans notre
 ville. Il est vrai, pour lui, qu'il n'est parvenu aux Célestins qu'en
passant par le Théâtre-Français ; mais il est à croire qu'avec notre
Direction il eût passé par les Célestins avant d'arriver aux Français.
s'il eût essayé ainsi son voyage.
   — Les concerts ne sont point finis, rassurez-vous. Depuis notre
 dernière livraison, VŒuvre de la Corbeille de Marie, pour les femmes
 pauvres, en a donné un très-beau et très-lucratif, dans les élégants
 salons de l'hôtel Collet, avec le concours désintéressé de Mmes Galli-
 Marié et Zeiger, de MM. Méric et Nauvelaers. M. Elwart, l'éminent
 professeur au Conservatoire de Paris, a fait entendre, dans l'église de
 Saint-Bonaventure, une messe de sa composition qui a été fort appré-
 ciée, puis une Conférence-Concert au Palais-des-Arts, innovation qui
 ne peut réussir qu'à la condition d'avoir pour organisateur un musi-
 cien éloquent, ou un orateur-musicien. M. Elwart est l'un et l'autre.
 Un de ces jours, nous entendrons, dans la salle Philharmonique,
 une jeune artiste qui mérite toutes les sympathies, ayant jeunesse,
 talent, avenir et portant le nom, aimé à Lyon, d'un littérateur, mort
 il y a peu d'années, Claudius Billiet. Enfin, pour les premiers jours
  de mai. on nous annonce le grand festival annuel de Joseph Luigini,
 la solennité musicale qu'on attend toujours avec empressement
  et qui prend, dans notre population artiste, les proportions d'un