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320 BIBLIOGRAPHIE. et la retraite, le laissent étranger ou indifférent au grand mou- vement scientifique qui s'accomplit sous nos yeux, l'on ne lui rendrait que la moitié delajusticequiluiestdue et l'on ignore- rait ses travaux plus spéciaux a'anatomie, de chirurgie et de médecine. Ce ferme esprit, assoupli,fortiflé et comme rajeuni dans la lutte qu'il soutient chaque jour avec les anciens, se prodigue en recherches de toutes sortes et ne se laisse devancer par per- sonne dans les voies du progrès. Dernièrement encore, M. Pé- trequin traitait avec l'autorité qui lui appartient, devant la Société impériale de médecine, une de ces grandes questions d'hygiène dont la solution attendue; avec impatience et si bien préparée par lui, est d'un intérêt social de premier ordre. Les exigences tous les jours plus grandes de la science propre- ment dite, ne permettent pas à la plupart de ceux qui étudient de se consacrer en outre à la culture de l'histoire, de la philosophie et de la littérature, ce qu'on appelait et ce qu'on appelle encore d'un nom si bien trouvé : les Humanités. C'est là un grand mal. Séparée de l'étude de l'histoire, la science oublie ses origines et ses traditions ; séparée de l'étude de la philosophie, elle perd l'esprit de la méthode et le sens de la critique ; séparée de l'étude de la littérature, elle néglige la pureté, la clarté, la précision dans le discours, et tous ces ornements honnêtes qui tempèrent son austérité par leur grâce décente et rendent son abord plus facile et moins redouté. — Elle se trouve ainsi me- nacée dans son unité et dans sa grandeur. Il importe donc que des intelligences mieux douées, qui voient plus haut et plus loin, empêchent ce divorce de s'accomplir et maintiennent dans leur union féconde les différentes branches du savoir humain. Il n'y a pas longtemps que les médecins, en particulier, avaient la réputation d'être des lettrés. Parmi ceux qui la méri- tèrent le mieux, nous pouvons, sans remonter bien haut dans l'histoire qui nous regarde, citer les Marc-Antoine Petit, les Sainte-Marie, les Gauthier, les de Laprade, les Prunelle et d'autres encore. Un deuil récent, suivi de longs regrets, ne nous permet pas d'oublier à côté de ces noms celui d'Ariste Potton, ce médecin, homme de bien, dont le goût sûr, l'esprit fin et