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                   DE LA VALLÉE DE LA SAÔNE.                  ' • 287
de l'époque de la pierre polie nous apparaissent très peu
supérieurs à ^eux des temps précédents.
   Si l'on compare ces traces barbares à celles qu'ont
laissées certaines peuplades vivant à la même époque, on
est frappé du contraste. A l'île de Thérasia (Santorin), par
exemple, les hommes de l'âge de la pierre polie construi-
saient des maisons en pierres, protégées par des toits so-
lides et fabriquaient au tour une poterie fine, décorée de
peintures polychromes, qu'il est permis de comparer à
certains vases grecs de la bonne époque. Pour ces hommes-
là, les habitants des bords de la Saône n'étaient assuré-
ment que de grossiers sauvages (1).
    Il ne faut donc pas juger de l'âge de la pierre polie en
général par ce qui se passait dans l'Europe occidentale. On
risquerait de tomber dans une erreur peut-être aussi grave
que si l'on prétendait caratériser le développement de
l'humanité au xix e siècle, par les mœurs des Australiens,
des habitants du Groenland, de la Terre-de-Feu ou de
l'Afrique centrale
    Nous ne connaîtrons bien les phases diverses des civi-
lisations primitives que lorsque l'Orient nous aura révélé
 tous les mystères de son obscur passé. Il est évident que
 le développement de l'humanité aux époques préhistori-
 ques s'y est produit beaucoup plus activement qu'en Oc-
 cident et avec des allures toutes différentes que nous ne
 connaissons pas encore. L'Asie centrale fut un foyer lu-
 mineux dont les rayons ne cessèrent pendant longtemps
 de se répandre en tout sens, s'affaiblissant à mesure qu'ils
 s'éloignaient de leur source et finissant par se perdre tout
 à fait. Au delà d'une certaine sphère il ny avait plus que


  (4) De Mortillct, Matériaux pour l'histoire primitive   et philosophique
de l'homme, T. III, pp. 127, 129, 443.