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GRENIERS ET FOURS. 209 Romains élevaient à grands frais les plus somptueux édi- fices, afin de faciliter, encourager même la vente du pois- son et de la viande de boucherie, Térence, et après lui Cicéron, son admirateur, plaçaient au rang des métiers méprisables et avilissants, ceux de bouchers, de poisson- niers et généralement tout le petit commerce des reven- deurs (1). Dans le siècle de François I er et de Henri II, il existait à Lyon une coutume rappelant, quoique de très-loin, cet usage antique de donner aux Forum le nom des mar- chandises que l'on pouvait y acheter. Nous savons, en effet, par quelques anciens plans de notre ville, que l'on trouvait, à cette époque de la renaissance des arts, et dans le centre même de la cité, des places et des rues ainsi désignées : rue de la Brérie, place du Fromage, rue de la Pêcherie, place du Chanvre, rue de la Boucherie, rue de la Rôtisserie, rue de la Poulaillerie, place du Vin, place du Pain, etc., etc.... Lugdunum, que tant d'empereurs romains se plurent à embellir, comptait aussi aa nombre de ses places pu- bliques un Forum, dont assez généralement nos histo- riens vantent la riche ordonnance et les dimensions, et probablement aussi une place sur laquelle on vendait de la viande de boucherie. M. Alphonse de Boissieu, dans son savant et magni- fique ouvrage sur les inscriptions antiques de Lyon, nous dit que dans l'épitaphe consacrée à Mattonius Restitutus, negociator artis macellariœ, le titre et Se commerce de Macellarius, dont il y est fait mention, permettent en effet de supposer que notre cité eut également son Ma~ cellum (2). (1) Ciceron. Les Offices, L. 1, ch. XL1I, p. 188. (2) Alph. de Boissieu. Inscriptions antiques de Lyon, p. 417. H