page suivante »
LA DIANA. 133
de la Chabaudière en Forez, et qui portait d'Urgel brisé
d'une bordure de gueules (1), comme à la voûte. De même
pour Lavieu-Feugerolles, dont les armes pleines sont
absentes de la voûte, mais qui s'y trouvent brisées d'un
chevron (2).
Ainsi, en même temps que l'absence à la voûte des bla-
sons des seigneurs de toute une région du Forez corrobore
et justifie le système que je viens d'exposer, elle condamne
absolument l'opinion qui attribuait les dispositions de la
Diana à quelque fait important, à quelque circonstance
mémorable comme une croisade. Comment expliquer, en
effet, que toute une catégorie de seigneurs, que toute la
noblesse territoriale n'y figure pas ? Autant il était naturel
qu'un territoire qui ne faisait pas encore partie du comté
de Forez ne fût pas représenté dans l'assemblée des États,
autant il serait incompréhensible que les seigneurs de ce
territoire eussent été exclus d'une réunion féodale, d'une
croisade, où auraient cependant figuré des seigneurs, des
princes, comme ceux de la maison de Savoie, beaucoup
(1) Masures de l'isle Barbe, par Le Laboureur, p. 393.
(2) Un sceau aux mêmes armes, reproduit par Baluze dans son
Histoire d'Auvergne et brisé d'un chevron a fait croire que l'écusson
dont il s'agit appartenait à la maison de Montgascon. Je ne le pense
pas. La brisure est différente. Dans I'écu de la Diana le chevron est
un chevron ordinaire placé sur le champ et qui ne touche pas au chef.
Dans le sceau de Montgascon, au contraire, ce n'est qu'un filet très
mince et mis en chevron sur le tout des armes. Ce dernier sceau
appartient à Falcon de Montgascon, dernier mâle de cette antique
maison, qui brisait ainsi ses armes du vivant de son père en 1255.
suivant un usage alors assez commun. Mais il était mort en 1279,
époque où sa fille Béatrix portait la terre de Montgascon à son mari
Robert V, comte d'Auvergne. Si l'héritière de cette maison avait dû
figurer à la voûte de la Diana, ses armes auraient été pleines et non
brisées.