page suivante »
CHATEAU DU MONTELLIER EN.BRESSE. 121 La dame de Chevriers vendit le .Montellier à M. Antoine Greppo par contrat passé chez Aubert, notaire à Paris, le 4 novembre 1781,pour la somme de 450,000 livres, dont une partie fut convertie en rentes viagères. Cette dame, in- fluencée probablement par les idées égalitaires de l'époque et un ressouvenir des passions romanesques du règne de Louis XV, épousa son coiffeur qui signait les reçus de rente encore existants du nom de Charvin. Le règne de l'économie sociale et agricole s'avançait à grands pas, et M. Greppo s'appliqua à développer les étangs du pays, mais son fils Gabriel comprit que l'exis- tence des fièvres paludéennes n'était pas de bonne entente et commença à dessécher quelques petits étangs, voie dans laquelleilfut suivi par son fils Jean-Antoine Greppo. De nos jours, on dessèche sur une grande échelle,grâce aux primes distribuées soit par, l'abbaye de Notre-Dame-des- Dombes, soit par la Compagnie du chemin de fer. Bientôt plus de six mille, sur les quatorze mille hectares d'étangs, ont été desséchés, et M. Jules Richard, le présent proprié- taire, continue activement cette oeuvre de régénération. Au lieu d'être un foyer de fièvres, le pays deviendra dans quelques années un vaste grenier de céréales et un lieu agréable de villégiature en même temps qu'un joyeux ren- dez-vous de chasse. De nos jours, quoique l'agriculture se soit emparée de l'antique château, il reste encore l'antique hospitalité, et si les grains et les fourrages ont remplacé dans les tours les casques et les lances, la musique et les chants y égaient les vieux souvenirs et parfois un rayon de poésie vient irradier la calme atmosphère, et faire battre tous les cœurs. Le soir, la cloche y convie à la prière, et pour qui l'a vue, cette cérémonie sainte laisse un profond et durable souvenir. La lampe solitaire éclaire la vieille chapelle du donjon et les mâles vertus domestiques brillent calmes sur les figures des maîtres et des serviteurs. C'est en souvenir d'une journée passée au Montellier que j'ai écrit cette no-