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CHATEAU DU MONTELLIER EN BRESSE. 110 rait possibilité de délivrance si elle voulait consentir au mariage de sa fille avec un des seigneurs de la cour ; car de cette façon, le château eût passé aux mains d'un des confidents du duc.Parmi ceux que l'on proposait, se trou- vait M. de Meuillon qui, d'après les lettres du cardinal, était un homme bien composé de corps et d'esprit. Quant à la pauvre Béatrix, l'air humide des cachots ne lui avait point développé la beauté physique, car l'ambassadeur de Francenous apprend qu'elle avait plus de vertus et de biens que de beauté ni de santé. Tant et de si longues souffrances minaient la santé de la dame du Montellier et elle mourut en prison,d'une très- chrétienne et belle fin, en novembre 1599 (1). La mère étant morte, il n'y avait plus de raison de rete- nir la fille prisonnière ; elle sortit pour être comblée d'hon- neurs, et si on lui enleva les chaînes de fer on la couvrit d'un réseau serré de fils d'or. Elle devint dame d'honneur de Catherine, infante d'Espagne, duchesse de Savoie, et deux ans après la mort de sa mère, elle épousa son ancien admirateur, le baron de Meuillon. Le 17 juillet 1600, fut passé un contrat en français, puis un autre en italien, le 31 novembre de la même année, et en présence de Philippe, prince de Piémont, Charles de la Laserne et autres grands seigneurs ; Claude-Antoine Bon, baron de Meuillon et Montauban, grand chancelier de Sa- voie épousa Béatrix de Coligny, marquise du Montellier qui remettait en dot à son mari 50,000 écus d'or hypothé- qués sur tous ses biens (2). Ce fut peu de temps après ce mariage, en 1604 que tous les toits du corps de logis du château ainsi que celui de la tour Grolée furent refaits par les charpentiers Jean Gros et Pierre Brison (3). (1) Du Bouchet. Preuves de l'histoire de l'illustre maison de Coli- gny, Paris, 1662, in-folio rare, passim. (2) Id. op., p. 586. (3) Prix fait des travaux. (Archives du Montellier.)