Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                           LA DIANA.                        103

 royaux, et l'opération de l'unité de la France se trouve
 achevée.
    Il faut voir dans l'inventaire des titres du Forez et dans
 l'histoire de la Mure, qui a si utilement exploré nos archi-
 ves, avec quel zèle, quelle persistance, le comte Jean Ier a
 poursuivi cette transformation. D'après mes calculs, la
 Diana fut construite par ce comte à la fin du xm e siècle,
 vers 1295, époque de son mariage avec Alix de Viennois,
 et probablement pour servir aux fêtes de ce mariage. Or,
 quoiqu'il fût à peine sorti de sa minorité, ù avait déjà réussi
à supprimer de son Etat plusieurs baronnies ou seigneu-
 ries de toute justice, telles que Roanne et Feurs, dont il fit
 deux nouvelles châtellenies, comme sa mère, régente,, en
avait fait une précédemment de Saint-Bonnet-le-Château.
Il les avait achetées la première de Jean II, comte de
Dreux et de Braine, de la maison de France (1), et la se-
conde de Pierres d'Augerolles, chevalier (2). On remarque
même qu'il avait obtenu, dès 1292, moyennant une aug-
mentation de rentes nobles, de son beau-frère, le sire de
Mercœur, mari de sa sœur Isabeau de Forez, la restitution
de la baronnie et seigneurie en toute justice de Cleppé qui
avait été précédemment donnée en dot à sa sœur. Aussi
voit-on que ni l'écusson de Mercœur, ni celui de Dreux,
ne figurent à la voûte, mais seulement à la frise. Il est
donc probable que si la Diana eût été construite trente ans
plus tard, vers l'époque de sa mort, le nombre des blasons
de la voûte et des seigneuries de haute-justice eût été nota-
blement réduit ; ce qui est certain, c'est que le nombre des
barons du Forez, comme nous le verrons plus loin, était
réduit à dix-huit au commencement du xve siècle.


 (1) Inventaire du Forez. Chaverondier, p. 505.
 (2) Inventaire du Forez. Chaverondier, n" 120.