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                    CIVITA-VECCHIA EN 1 8 6 8 .                 69

renversants, entre autres le droit accordé aux propriétaires d'as-
sommer, MAIS PAS TOUT A FAIT, le berger d'un troupeau qui broutte
 dans vos récoltes.
   Le séjour de Civita n'est pas plus ennuyeux que les petites
 garnisons françaises. Nous avons, l'hiver, un théâtre et des ac-
teurs passables, en tout temps un cercle bien fréquenté avec une
bibliothèque et tous les grands journaux de France. Ceux qui ai-
ment à lire, à dessiner ou à chasser, trouvent facilement de quoi
tuer       le temps et quelques pièces de gibier. Le pays est,
dit-on, malsain. Vieil habitant du Midi et soldat d'Afrique, je ne
m'en aperçois guère.
   Ne serait-ce pas le régime échauffant que l'on est entraîné à
suivre, je ne sais pourquoi, puis le climat excitant, chargé d'é-
lectricité, joinls à une vie forcément régulière qui engendrent
cesfièvresd'accès si fréquents et si graves chez nos soldats habi-
tués à une certaine dissipation et à certains plaisirs ? Faut de la
vertu, pas trop n'en faut. Vous me direz : buvez de l'eau, fumez
du camphre et mangez des épinards. Dam ! le tabac, le vin d'Or-
viéto et le poisson de mer sont de bien bonnes choses, et ne
coûtent pas trop cher en Italie !    Je laisse la question aux mé-
decins et aux physiologistes.
         Bien à vous,
                                             DES ESSARTS.




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