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44                    ARTHUR DÉ VIRV.

par le mérite personnel des descendants, et il chercha
toujours plus à valoir par lui-même que par le souvenir
de ceux dont il était descendu.
   Bien lui en prit d'ailleurs d'avoir une intelligence
d'élite et une âme fortement trempée ; à peine avait-il
commencé de brillantes études au collège de Roanne, après
s'être bercé de toutes les illusions de la jeunesse, au
moment où il mettait le pied sur le seuil de la vie et
avant même d'avoir entrevu les séductions du monde et
de la société, il fut frappé d'un de ces coups qui renver-
 sent, qui parfois tuent, mais dont, dans tous les cas, on
 est long à se relever et à se guérir.
   Son père mourut en 1815, après avoir vu l'anéantis-
 sement d'une grande et belle fortune. Ce qui restait d'un
magnifique patrimoine fut vendu judiciairement, et le-
pauvre jeune homme, le pauvre enfant, dirions-nous, se
vit rejeté au bas de l'échelle sociale, quand il se croyait
à jamais fixé dans un rang heureux et envié.
   Il ne lui restait rien, rien que l'appui de la Providence,
sa foi en l'avenir, son courage ardent et tenace, et par
surcroit, précieux trésor dans sa détresse, l'affection d'un
vieil oncle de son père, le docteur Jean-Baptiste de Viry,
qui sut lui inspirer par ses conseils et ses exemples l'a-
mour du travail sérieux, le dévouement à la science, et
un vif enthousiasme pour l'art médical dans lequel il
devait trouver tant de consolations, de jouissances et
avec l'aide de qui, durant quarante ans, il devait faire
tant de bien.
   Sa mère, que le goût du monde avait attirée à Paris,
ne tarda pas à y nouer de nouveaux liens en épousant un
cousin de son premier mari, M. André de Viry, officier
de cavalerie dans la garde royale. Cette situation délicate
ne changea rien à l'affection et au respect du fils pour la