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40               LA CHARTREUSE D'ARYlÈRES.

un violent coup de poignard dans le flanc, qui l'eût in-
failliblement blessé à mort, si un livre, qui ne quittait
jamais sa robe, n'eût fait dévier l'arme. Enfin, après avoir
à leur gré battu et blessé plusieurs moines, nonobstant
leurs cris de sauvegarde poussés à pleins poumons :Aley!
 Viva Savoy ! Savoy ! le seigneur de Prangin et ses gens
se retirèrent, emportant plusieurs objets à leur conve-
nance et emmenant notamment la mule favorite du véné-
 rable prieur.
    Les lettres du comte de Savoie qui intervinrent sur ces
 excès, à la suite d'une enquête faite le 4 novembre 1485,
 par Jacques Barbier, notaire public, scribe et clerc 'de la
 cour de la cbâtellenie de Châteauneuf, furent solennelle-
 ment publiées, à son de trompe, par Jean Mugnrer, ser-
 gent de la cour de Luyrieux, le 22 mars suivant à Châ-
 teauneuf ; le jeudi 6 avril, jour de marché, à Champagne,
 et le 8 du même mois à Seyssel.
    Depuis cette époque jusqu'à sa destruction, la Char-
 treuse paraît avoir été assez à l'abri des vexations de
 ses hauts voisins. Derrière les religieux, on savait tou-
 jours les ducs de Savoie ou les rois de France. Du reste,
 le temps modifiant considérablement, les mœurs, les
 sauvegardes n'avaient, en quelque sorte, plus de raison
 d'être à côté du droit commun. Quant aux lettres de con-
 firmation de privilèges et d'exemptions, Louis XIII, le
 dernier, leur en accorda, étant à Fontainebleau, au mois
 d'avril 1620.
                                    M.-C.    GUIGUE.




     A continuer.