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LA CHARTREUSE D'ARVIÈRES. 25 faits dont il assume seul la responsabilité et qu'il pré- sente comme le fruit « de nombreuses et longues recher- ches, » sont complètement erronés. En effet, non-seulement rien n'établit qu'une famille lyonnaise du nom d'Arthaud , soit venue s'établir en Vairomey au Xe siècle, mais encore la généalogie qu'il assigne aux prétendus petits-neveux du premier prieur d'Arvières, est d'une invraisemblance telle, qu'elle ne résiste même pas au simple bon sens. Admettons pour un instant que saint Arthaud eut une sœur qui recueillit- son héritage ; admettons aussi, poussant jusques à l'extrême les limites du possible, que Pierrette n'était que sa sœur consanguine ; qu'elle na- quit 50 ans après son frère, c'est-à -dire en 1151 ; qu'elle se maria à 50 ans à Jacques de Richelin, c'est-à -dire en 1201. Admettons encore que François de Richelin, son fils., né cette même année 1201, ne se maria qu'à l'âge de 80 ans, c'est-à -dire en 1281, et que sa fille Antoinette, née en 1282, ne songea au mariage qu'à 60 ans, nous n'arrivons qu'à l'an 1342. Or, Pierre deSeyssel, seigneur de la Serra etc., qui devint seigneur de Sothonod, ne vivait qu'au milieu du xve siècle ! Il reste donc un écart de cent ans qui fait tomber à plat toutes les amplifications histo- riques dont M. Depery a cru devoir orner son récit. Et, maintenant, à seule fin d'entraîner la conviction du lecteur, je crois qu'il est bon de lui produire les ren- seignements que j'ai recueillis dans les archives de l'Ain et ailleurs sur la filiation des seigneurs de Sothonod jusqu'à Pierre de Seyssel. De même que Guichenon qui a pu consulter tous les titres du Bugey et du Vairomey, je n'ai rien trouvé sur la famille Artaud et le château de Sothonod avant la première moitié du xnr9 siècle.