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10 CHATEAU DU MONTELLIER EN BRESSE. ment espacés et destinés à fixer les hourds ou galeries extérieures surplombant la base de la tour (1). Une petite fenêtre garnie d'un banc marque la place du gaytier ou sentinelle qui sondait toujours le lointain afin d'annoncer les arrivants, amis ou ennemis. Le donjon s'ouvre à l'intérieur sur un corps de bâtiment de deux étages, composés chacun d'une salle communi- quant à deux autres tournelles flanquant la porte d'entrée. Au xvie siècle, l'on communiquait encore par une échelle de l'étage inférieur à la salle supérieure ; actuellement une des tournelles contient un escalier en bois. Au-dessus de la porteogivale, entre les tournelles est une pierre portant les armes de la famille Chevrier de Saint-Maurice. A l'extérieur, le pied de la tour du donjon est protégé par un mur ou chemise à plusieurs faces, présentant à la cam- pagne un angle aigu ; l'entre-deux est garni de terre et cou- ronné d'un parapet dont la construction nous paraît plus récente. Cette sorte de terrasse ou fausse braie qui garan- tissait le pied de la tour contre la sape, se relie aux cour- tines du château, où on ne peut pénétrer, que par une porte solide et étroite communiquant avec le chemin de ronde qui aboutit à la demeure du seigneur. L'inventaire de 1582 mentionne cinq chaînes en fer pour faire baisser et lever un grand et un petit pont-levis, et nous ne sommes pas éloigné de croire que le petit reliait le chemin de ronde avec le donjon, isolant ainsi ce dernier, qui l'était déjà par ses fossés, et le mettant à même de ré- sister seul au cas où l'ennemi se serait emparé de l'enceinte soit baille inférieure. La grande porte du château est flanquée par le donjon et par une autre tour nommée la tour de l'Horloge (dans le partage de 1488), et nous croyons qu'elle a dû, en outre, être défendue par un ouvrage avancé dont toute trace a disparu depuis longtemps. Elle était battue par un grand (1) Viollet Leduc. Dict. de l'architecture, art. Hourd.