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                           CONCOURS DE POÉSIE.                          263

 de sa foi en dehors de la poésie. Mais, cela importe peu : il
 parle de l'aigle de nos drapeaux en termes sur lesquels nous
 signerions un suffisant accord, et d'ailleurs, ainsi que nous
 l'avons dit, nous voulons juger littérairement les choses
 littéraires.
    Le plan de cette dernière composition est des plus sim-
 ples et peut se retracer en quelques mots. La France a aidé
l'Italie a repousser le joug de l'Autriche, elle a vaincu, qu'elle
se retire, sa gloire doit être sa seule récompense. Mais, la
Savoie va lui appartenir. Serait-ce encore une fois un bro-
cantage de nations? Non, c'est la Savoie qui, consultée, a
voulu se donner et est redevenue française. Le suffrage
universel est la base d'un droit nouveau et ce droit libérateur
fera le lourde l'Europe. Telles sont les idées sur lesquelles
l'auteur de l'ode a jeté le manteau de la poésie.
    En quelques strophes où les images dispensent de tout
froid récit, et où peut-être se plaque et s'entasse un excès
de couleur, on est lancé au milieu du sujet, l'ode est menée
au pas de course.

        L'Autriche méditait un nouvel esclavage.
        Du galop bondissant de son coursier sauvage
        Le cavalier tudesque eperonnait l'ardeur.
        L'aigle noir, s'élançant de son aire lombarde,
                Sur la campagne sarde
        D'un vol strident el lourd secouait la terreur.


        Mais ils'arrèle, il tremble... il fuit à grands coups d'ailes
        Vers les sombres donjons des vieilles citadelles
        Où son nid abrité se cache dans les airs :
        Car, l'aigle élu paraît, dont les serres ardentes
                Des batailles grondantes
        Savent seules tenir les rapides éclairs!


        L'Italie est rendue aux fils de l'Italie.