Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                     CONCOURS DE POÉSJE.                   253

des mains des juges du concours, s'ils étaient hésitants,
une couronne.
   Mais nous en avons assez dit pour faire comprendre que
l'ensemble de cette composition poétique a dû perdre, par
trop de parties faibles et qui exigeraient un remaniement
considérable, ses droits a 'l'honneur d'un prix. Nous le
regrettons sincèrement. C'eût été pour l'Académie, non seu-
lement une bonne fortune, mais le résultat le plus souhai-
table, le plus précieux du concours, qu'un poète de la Savoie
se fût montré vainqueur, qu'il nous eût fait signer ses
lettres de naturalisation poétique, et que, dans l'expression
des sentiments français, il eût réussi à surpasser ses rivaux
de l'ancienne France. Si cette satisfaction nous est refusée,
au moins n'avons-nous eu tous qu'une voix, comme ce
magnifique accord de voix que le poète a si bien fait reten-
tir, pour lui accorder une distinction qui sera expliquée tout
à l'heure. A défaut du prix, elle apportera à l'auteur du
poème que nous venons d'analyser, la preuve de l'estime
qu'inspire a l'Académie son incontestable talent.
   Dans les deux compositions que nous avons encore a ap-
précier, se rencontre une particularité qui nous oblige à quel-
ques déclarations préliminaires. Cette particularité, c'est que
 es poètes ont emprunté leurs inspirations à une politique
qui ne peut pas toujours avoir notre aveu et à laquelle nous
devons retirer d'une manière expresse notre patronage.
   On sait parfaitement que notre Académie , dans notre
bonne et patriotique province, est un corps savant et litté-
raire qui ne se pique pas de fronde, qui ne se laisse envahir
non plus par aucune intolérance, et qui, après avoir mis,
quant aux devoirs envers le Souverain, l'essentiel en sûreté,
accorde a la diversité des opinions toute une très-honnête
mesure. Nous avons lu dans la préface de la Henriade que
« la seule 'politique dans un poème doit être de faire de