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1 16               TEMPLE DES DRUIDES D ' I Î Z È S .

   Enfin, Cambry lui-même, d'ordinaire si judicieux, croit qu'ils
servaient de table pour signer des traités, ces monuments, par
leur masse indestructible étant le symbole de la durée des enga-
gements.
   Si le premier de ces divers systèmes mérite une discussion, les
autres ne peuvent soutenir un examen sérieux. Tout nous prouve
donc que les dolmens étaient des tombeaux. Les ossements hu-
mains trouvés dans quelques-uns de ces monuments, tantôt par-
mi des ornements de pierres de couleur, des colliers d'ambre,
de jais, de verre, de corne, ou parmi des fragments de serpen-
tine, de pierres magnésiennes, de pierre ollaire; tantôt avec des
haches de silex, des épingles de bronze, ou avec des armes dont
les chevaliers ne se séparaient jamais el qu'on plaçait à côté d'eux
après leur mort, ou enfin avec des urnes lacrimatoircs, comme
au tombeau de Chyndonax, prince des Druides, ne peuvent laisser
de doute à ce sujet. En effet, on place des objets de cette nature
dans des tombeaux et non sous des autels. En définitive, remar-
quons qu'il est des localités où, dans un espace de terrain fort
circonscrit, les dolmens sont en très-grand nombre et souvent
agglomérés. Or, si on comprend la réunion de plusieurs tom-
beaux dans un même lieu, il n'en est point ainsi pour les autels,
et pour des collèges de prêtres établis sur des points aussi rap-
prochés. Cette conjecture paraît donc exempte d'incertitude et
a tous les caractères de la vérité.
   Les demi-dolmens, ceux où l'un des côtés de la table repose
sur la terre, n'ont pas excité moins de controverses. Doit-on
attribuer la disposition de ces monuments à la chute de l'une des
pierres debout, qui en se brisant aura laissé pencher la table? ou
bien ont-ils été élevés tels que nous les voyons, pour consacrer
le souvenir d'un personnage secondaire? Le doute règne aussi
à cet égard. Quelques archéologues voient encore, dans ces
monuments, des autels pour les sacrifices, mais où l'homme au
lieu d'être immolé par le couteau sacré, les mains liées derrière
le dos, attendant le coup mortel que doit lui porterie victimairc,
comme on le voit à un bas-relief, trouvait la mort en s'élançant
du haut de ce plan incliné sur les piques et les épées que des