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92              HÔTEL-DE-VILLE DE LYON.
   On a beaucoup discuté sur ces changements opérés
par Mansard à la façade, et à cet égard voici notre
opinion.
   Le temps avait marché déjà depuis la construction
première, et le caractère que Simon Maupin lui avait
donné et qui était du reste celui des grands châteaux
du royaume tel qu'il était employé depuis Henri IV,
avait déjà fait place à un goût nouveau. L'architec-
 ture, avec plus d'ampleur peut-être, était devenue
aussi plus théâtrale; moins sobre et moins ferme
qu'auparavant, elle commençait à pencher vers le
style maniéré qui plus tard l'étouffa. Mansard, par
son grand nom, devait facilement imposer ces idées,
il dut trouver mesquin le parti pris pour l'ancienne
décoration, et sans doute les échevins partagèrent
d'autant mieux tous les projets de modification qu'il
leur présenta, qu'ils s'accordaient avec les idées de
l'époque en matière d'art.
   Il ne faut pas nous en plaindre toutefois, car si
l'édifice y a perdu en unité, il est incontestable que
l'œuvre de Mansard a été savamment comprise et que
pour l'époque où elle a été faite, elle se montre aussi
sobre que possible, et se relie très-heureusement au
reste de la façade, en lui communiquant un cachet
particulier de grandeur qui devait lui manquer au-
paravant.
   La grande salle , dont la magnifique décoration
avait complètement disparu dans l'incendie de 1674,
fut restaurée par Blanchet, vers la fin de cette même
année si funeste, mais simplement revêtue de lambris
disposés pour recevoir les portraits des échevins.
   Un nouvel incendie détruisit encore cette décora-
tion et la couverture de cette partie du monument,