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                            ET DU MYSTICISME.                 23

 jouir. En voilà, je suis bien aise de le déclarer, les causes,
 puisque ces causes sont en même temps des excuses.
     Certainement, le somnambulisme naturel et les états de
 sommeil artificiellement procuré qui ont de la ressemblance
 avec lui ont donné lieu de constater une foule de phéno-
 mènes étranges dont la science a été tenue de s'occuper.
 Que jusqu'à la réponse définitive de la science le jugement
 ait pu rester en suspens sur de tels faits, vus et affirmés par
 un si grand nombre de témoins éclairés et dignes de foi,
 cette réserve était commandée par l'apparence même du
 merveilleux qui y éclatait; et c'est une preuve bien remar-
 quable de la parfaite dignité, de la haute et consommée sa-
 gesse qui président au gouvernement de l'Eglise, que Rome
 ait différé toujours de se prononcer, ainsi que le rapporte
 Mgr Gousset (1), sur d'aussi obscurs problèmes remis à
 l'examen et à la solution des savants.
    Mais aujourd'hui l'arrêt de la science a été rendu et sans
 appel. Rien, absolument rien, n'est venu donner un démenti
 aux lois connues, aux lois physiques el physiologiques et
 confirmer la vaine supposition d'un surcroît mystérieux de
 puissance dont nous pourrions nous enrichir jusqu'à des fa-
cultés de divination ou de seconde vue, ou des déplacements
de sens ou d'autres manières quelconques de franchir For-
bile resserré autour de nous par les conditions ordinaires
de la vie. Après avoir tout mis dans la balance et écarté les
faux poids déposés non moins par les charlatans que par la
nombreuse tribu des enthousiastes et des observateurs pré-
venus et trompés, il s'est trouvé que rien d'autre n'était éta-
bli que des actions nerveuses, telles que les lois physiologi-
ques les font connaître. Les découvertes récentes des subs-
tances anesthésiques et de l'hypnotisme sont arrivées à

  (l) Mgr Gousset. Théologie morale, t. i, p. t 7 9 .