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                   CHRONIQUE LOCALE.




   Nous avons eu dernièrement l'occasion d'entendre M. Sowinski, pianiste
polonais, qui jouit actuellement d'une grande réputation à Paris, où il est
placé parmi les artistes du premier ordre. Son jeu est très brillant et très
net, il fait les octaves avec une rapidité prodigieuse ; en un mot, son mé-
canisme ne laisse rien à désirer. On pourrait lui reprocher de ne pas chanter
avec assez d'ame. Comme compositeur, il est loin de Thalberg, dont il a cher-
ché à copier le genre. Il a, dans son concert, exécuté deux morceaux assez
froids. Son étude pour la main gauche seule, qu'il a rendu admirablement,
était, selon nous, le morceau le plus remarquable ; il a, dans cette œuvre, dé-
ployé une richesse d'harmonie dont nous avons eu à déplorer l'absence dans
les morceaux précédents. Du reste, nous avions eu déjà occasion de juger les
œuvres de M. Sowinski ; elles offrent un mélange, une fusion du genre d'Henri
Herz et de celui de Thalberg. Mais elles leur sont inférieures en originalité,
sans cesser d'être pourtant fort estimables. Nous nous dispenserons de com-
parer le talent de M. Sowinski à celui de MM. Billet, Miro, Bertini. La per-
fection absolue en musique est une utopie, c'est l'infini dont chaque homme
cherche à embrasser plusieurs points. Chaque artiste est différent des autres,
et par suite la comparaison est impossible.

   — Dans la prochaine livraison, la Revue publiera la traduction du dis-
cours d'ouverture que Schelling vient de prononcer à Berlin. Ce discours, qui
a eu un immense retentissement dans toute l'Allemagne, ne peut manquer
d'intéresser vivement tous les hommes qui s'occupent en France d'études phi-
losophiques.