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            LASSITUDE

              j'aspire au départ, et je suis las de vivre !

            Pour mon cœur fatigué la vie est un vieux livre,
 Usé, jauni du temps, dont les tristes feuillets,
Cent fois tournés, n'ont plus ni charmes, ni secrets.
On ïentr ouvre au hasard, n'importe h quel chapitre :
Mais, comme on sait la suite et la fin, dès le titre,
Saisi d'ennui, poème ou roman, prose ou vers,
On le laisse tomber et le rejette aux vers.

  Ainsi le monde ! ainsi cette morne existence !
Des jours, des mois, des ans l'uniforme constance
Devant nos yeux blasés ratnène incessamment
D'un spectacle banal le vain amusement.
Dôme étoile des nuits, deux profonds, mers immenses,
Pour un hôte vieilli dans ces magnificences,
Vainement les lambris sont faits d'azur et d'or :
Ce beau palais n'est plus qu'un antique décor.
C'est toujours ce soleil qui se lève et se couche,
La lune qui le suit d'un regard blême et louche,
Et ces astres cloués au même endroit du ciel,
Et les saisons, menant leur quadrille annuel : •—
Le printemps, qui sourit une heure à nos souffrances;
L'été, qui vient bientôt trahir ces espérances;
Puis l'automne après lui traînant le sombre hiver;
Et, tour ci tour vainqueurs dans l'empire de l'air,