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LA REVUE LYONNAISE L'influence est lente, mais sûre, De ces servantes de leur vœu, Douces en touchant la blessure, Et douces en parlant de Dieu. Aussi sentant à sa manière Le charme pieux et subtil, Le grognard, à chaque prière. Dira bientôt: « Ainsi soit-il ! » (i) « Mais, répondrait le poète, ce dénoûment est en vers. » Le vers latin bravait l'honnêteté. Le vers français fait plus encore; il peut quelquefois, à force de talent et de cœur, braver les vieux préjugés d'un lecteur du Siècle. II Des Contes en prose aux Promenades et Inléneiirs, la transition est facile puisqu'en somme c'est le même sujet. Ce sont des souvenirs, des éclairs, des boutades, Trouvés au coin de l'âtre ou dans mes promenades. Car l'auteur aime à errer dans Paris, non moins qu'à conter. Le bon La Fontaine prenait par le plus long pour aller à l'Académie ; notre poète nous avoue qu'il allonge son chemin pour rentrer chez lui: Prisonnier d'un bureau, je connais le plaisir De goûter, tous les soirs, un moment de loisir. Je rentre lentement chez moi; je me délasse... Je traverse un jardin, où j'écoute, en marchant, Les adieux que les nids font au soleil couchant (2) J'arrête ici la citation, pour ne point tomber sur un péché de jeunesse; car notre auteur, soit dans les notes poétiques de ses excursions parisiennes, soit ailleurs, a plus d'une fois côtoyé le réa- (1) L'Ambulance. —Ecrit pendant le siège, novembre iSju, (2) Promenades et intérieurs, I, n,